Le Portique de Tarentaise a mené la vie de Château
Portique de Tarentaise
Dimanche 14 mai, les compagnons du Portique de Tarentaise se sont un peu pris pour des châtelains ! En effet, une sartorie était organisée dans le magnifique lieu qu’est le château de Feissons. Après le mot de bienvenu du Major-Prime, notre compagnon François Dunand, grâce à qui nous avons pu obtenir le lieu, a tout d’abord présenté la commune dont il est maire depuis 1989. Puis Jean-Paul Bergeri, guide du patrimoine, a présenté aux compagnons attentifs une conférence sur la famille des Briançon et la défense de la vallée durant le Moyen-Age. En effet, le château faisait partie d’une série d’édifices de défense qui émaillaient la Tarentaise et dont on voit encore des ruines aujourd’hui : Aime, Aigueblanche, Notre dame de Briançon, la Bathie, Essert-blay …
Notre compagnon nous a aussi expliqué que chez nous, « l’histoire c’est de la géographie ! » En effet le mot « Briançon » est un toponyme avant d’être un patronyme. D’une vieille racine celte, le mot original a donné en allemand « Berg » (montagne) et « Burg » (château), en Italie la ville de Bergame. Le sens du mot : édifice fortifié sur un élément naturel élevé. La ville de Briançon en est la définition même avec sa citadelle fortifiée qui regarde vers le Piémont.
En Tarentaise, la première mention du mot a été trouvé à Villette à côté d’Aime : « ig briancio » sur une plaque funéraire romaine. Le premier texte mentionnant la famille date du XIe siècle. La famille contrôlait Bellentre et une place forte à Aime avec la Tour Montmayeur, une enceinte qui devait certainement descendre jusqu’à l’Isère, ainsi qu’une nécropole dans l’actuel prieuré St Martin. Leur titre « vicomtes de Tarentaise ». Plus une fonction qu’un titre d’ailleurs : il faut faire fonctionner les routes, percevoir les taxes et garantir la sécurité des voyageurs. L’ancêtre de la DDE !! Vers 1150, la famille est présente plus bas dans la vallée et investit ou crée des places fortifiées. Elles servaient à contrôler les routes, en particulier celles menant aux cols locaux : col du Petit St Bernard, col des Encombres dans les Belleville, col de la Madeleine, col de la Vanoise après Bozel… Et de ce fait permettaient de percevoir des taxes. Car à cette époque, les routes des Alpes étaient très fréquentées par les marchands, en particulier italiens se rendant aux foires de Champagne.
Si le bâtiment du château de Feissons date du XVè siècle, la tour a été construite au XII ème sur un verrou glaciaire. C’est l’une des plus haute de Tarentaise avec ses 26 m. La porte d’entrée se trouve à presque 10 m de hauteur afin d’empêcher l’entrée des ennemis (il suffisait de retirer l’échelle !). Les meurtrières étroites permettaient aux arbalétriers de rester en sécurité. (Voir photos)
C’est Henri IV qui le premier prendra le lieu, avec l’aide stratégique de Lesdiguière début XVIIème siècle. Il sera pris une seconde fois en 1690 et ensuite démantelé.
Le château de Feissons deviendra après réfection par Claude Virelaz un restaurant. Aujourd’hui, c’est un lieu que l’on peut privatiser pour des événements comme des mariages, réunions de famille, conférences …
Après les nourritures intellectuelles, les compagnons ont ensuite partagé les un repas devant la grande cheminée de la salle principale.