voegtlinshoffenIl n'y a qu'un ciel avec Jackson Mackay

Portique de Mulhouse Haute-Alsace

Musicien habitué à offrir des sons, Jackson Mackay donne à présent des écrits. Et c'est heureux ! Remplacer un intervenant au pied levé n'est pas forcément aisé, mais Jean-Michel Eblé a accepté avec plaisir de revenir aux agapes sartoriennes de ce 1er octobre. Voilà quelques temps déjà, il était venu parler des musiques country qu'il a rapportées d'Australie ou d'Amérique. Cette fois, le ton était fort différent et la soirée s'est prolongée bien au-delà de l'heure habituelle, sans qu'aucun compagnon n'ai montré un signe d'impatience.

Jean-Michel Eblé, alias Jackson Mackay, a évoqué ses tournées de musiciens dans le monde entier "avec un confrère d'Angleterre, un autre d'Allemagne, d'un Italien et tout de même un autre du Midi de la France". De tout ses voyages, il en a rapporté des souvenirs, des nouvelles, des anecdotes, qu'il a noté dans son nouvel opus qu'il a intitulé "S'il n'y avait qu'un ciel". Il est attentif dans sa vie de tous les jours chez lui en Alsace et peut s'émerveiller dans la sombre forêt vosgienne comme d'un coucher de soleil en Uruguay "et ses 12 millions de vaches" ou encore être touché par la confidence d'un visiteur devant son clapier : le confinement d'un lapin est comme notre confinement que nous avons dû subir. Ses récits contenus dans son livre sont agrémentés de belles images "sans retouches, prises avec mon vieux téléphone".

Jackson Mackay aime aussi s'amuser avec de la bonne compagnie -et au Sarto il était bien entouré- jouer de la musique, écrire et se réjouir de tout. "Si les fêtes n'existaient pas, le monde finirait déshydraté" affirme-t-il gaiement. Dans son livre, il faut lire "Montevideo, jour 1" hébergé chez une femme qui "écoute les prières du 14e Dalaïlama en dialecte chinois de Xining, qu'elle ne comprend pas mais dont elle aime la magie des sons", ou encore ce texte "Égalité et fraternité sur les Hautes Chaumes". Et l'on rira avec "4 soleils...avant le 5e" en lisant "un bon exercice contre la paresse du cerveau et profitera aux muscles des mandibules" avec les dieux Aztèques dont Tlahuizcalpantecuhtli ! Les compagnons se sont réjouis de sa plume poétique avec certains vers qui sont comme des aphorismes : "J'aurais pu faire la carpe/parler et boire sans fin/mais je suis une tarte/seul, je bois du mauvais vin". Devant l'enthousiasme des compagnons il a enfin pu clôturer la soirée avec des chansons dont son fameux "Clandestino, je pars". Jackson Mackay qui fait également son vin rouge, s'est vu offrir par le major-prime Claude Schneider des bouteilles de vins d'Alsace dont du gewürztraminer. Ce qui a permis au vexillaire Tharcise de rappeler que "c'est le raisin pour ce vin que tu as vendangé !". Les compagnons l'ont prié de dédicacer son ouvrage qui, curieusement, n'est pas paginé : le voyage continue sans compter les pages.

"S'il n'y avait qu'un ciel" : Récits de voyage, textes et poésies par Jackson Mackay, édition Barn Owl Edition, 2020. (16 € + port) A commander auprès du major-prime du portique de Mulhouse.