L'Amazonie, c'est la zone !
Portique de Mulhouse Haute-Alsace
Pour son premier jeudi du mois de mars 2023, le portique de Mulhouse a invité Paulo Barbosa da Silva, Brésilien "né dans une maison sur pilotis auprès du peuple autochtone au nord du Brésil". C'est dire assez que les compagnons ont été totalement immergés dans une problématique de civilisation. Devons-nous continuer à exploiter ces pays ? Devons-nous prétendre à vouloir les "aider à se développer alors qu'ils sont sur place depuis des millénaires et qu'ils n'avaient pas besoin de nous pour vivre heureux". Sauf que "c'est nous qui avons besoin de d'eux, du moins et presque seulement, de leurs richesses naturelles". L'Amazonie c'était un pays de 300 ethnies et il n'en reste plus que 150 ! La forêt d'Amazonie a été amputée au fil des siècles d'environ 3 % de sa surface mais "depuis 70 ans c'est 50 %".
Paulo Barbosa da Silva est directeur de la Maison Saint-Michel à Issenheim, propriété de la Congrégation de la Divine providence, et à ce titre s'est engagé à évoquer "la décroissance, à parler de la beauté qui nous entoure, de la beauté du corps, de la beauté de ce que nous voyons. Dans la forêt, des centaines d'animaux vivent ensemble depuis toujours et les espèces sont toujours là". Les compagnons ont écouté silencieusement ses paroles et notamment celles qu'il a assénées pour nous "inviter à participer à une sorte d'opération colibri : n'achetez plus de viande venant d'Amérique du sud, n'achetez pas l'or de ces pays, ni l'huile de palme". Et d'ajouter que l'orpaillage "même dans les fleuves" , le bétail "c'est 80 % de la déforestation" ou la recherche de la bauxite sur des milliers de km2 , "c'est terrible pour nous tous car nous sommes tous concerné comme un filet de pêcheur".
Il a rappelé que pour les peuples autochtones, la terre est la "terre mère, elle fait partie du vivant, comme nous". Pour conclure la soirée il a raconté l'histoire des yeux noirs des Brésiliens, qui "sont beaux comme les fruits du guarana".
Le temps a passé très vite et Claude le major-prime, sous les applaudissements nourris des compagnons, a pu lui offrir le vin en cadeau pour le remercier d'avoir attiré l'attention sur cette "question de survie liée à l'Amazonie".
En ouverture de la sartorie le major-prime a pu informer d'une bonne nouvelle : la chancellerie a acceptée de solder la frairie magistrale de l'an passé ce qui a réjoui les compagnons. Il a fait part des problèmes de santé de notre compagnon André de Scherwiller et l'annonce de la création d'un portique à Ivréa, de la soirée "L'Europe en choeur" dans la collégiale de Thann et de la fête de saint Urbain, patron des vignerons à Uffholtz le 14 mai.
Le chant des Allobroges a clôturé la soirée, comme de coutume.