Découverte de Moûtiers insolite
Portique de Tarentaise
Une douzaine de compagnons étaient présents ce dimanche 18 mars pour la Sartorie proposée par le portique. Compagnons qui pensaient bien connaître la ville, et qui se sont rendu compte qu’elle possède des petits secrets cachés !!! Ce sont notre compagnon Jean-Paul Bergeri et Camille (future compagnon), tous les deux guides du patrimoine au musée de la ville et travaillant ensemble depuis 22 ans qui nous ont fait faire une visite peu ordinaire.
Visite qui a débuté dans « l’appartement royal » où étaient reçus les hôtes de marque des évêques. Un des plus anciens évêchés de France, qui a reçu Charlemagne. Bien entendu les lieux étaient différents. Dans la pièce actuelle sont passés Louis XIII et Richelieu. La pièce possède toujours ses splendides décors du XVII eme siècle. Ses murs sont recouverts de bois, ce qui lui confère une excellente acoustique et permet donc l’organisation de concerts. La décoration est composée de 6 panneaux représentant la parabole du bon samaritain. Le mobilier le loupe d’orme a été fabriqué à Turin vers 1840.
Jean-Paul a rappelé l’histoire de la ville dont le premier objet découvert est une hache en bronze de 4000 ans. Il y a 2000 ans « Darentasia » était une cité romaine importante. C’était déjà la porte des alpes !
La visite extérieure a commencé par le Vieux pont. Datant de 1785 il a été construit aux frais de la province tant son intérêt stratégique était important. Puis, rue de l’électricité, nous avons découvert une Turbine Francis. Elle est le symbole de la « fée électricité ». Car Moûtiers a été une des premières villes électrifiées en France en 1891, quand a été édifiée une centrale au fil de l’eau sur l’emplacement d’un vieux moulin. Construction qui a fait parler la presse : les journalistes expliquant que grâce à la lumière dans les rues, les vols allaient disparaître ainsi que … les rendez- vous amoureux nocturnes ! A noter que le tramway de Lyon fonctionnait avec l’électricité produite à Plombière St Marcel en amont sur l’Isère.
Moûtiers possède de nombreux passages anciens descendant sur l’Isère : les barrioz (ces passages étaient barrés la nuit, d’où leur nom de barrioz). Parmi eux, le passage du Coq rouge, dont l’origine du nom fait l’objet de nombreuses spéculations. Un riverain souvent en colère ou un homme peu aimable faisant des enfants à ses servantes ? Un coq donc…
Place des Victoire, il reste encore trois des quarante platanes plantés le 25 novembre 1810 en l’honneur de l’empereur Napoléon Ier. Le nom exact de la place est « place de Victoires Napoléon ». En bas de la Grande Rue se trouvait l’entrée de la ville, avec un hospice pour accueillir les voyageurs.On peut voir des restes de la porte dans la pharmacie au coin de la rue. Rue qui au temps des romains et était le décumanus (Voie Ouest / Est) se croisant plus haut avec le cardo (Axe Nord/Sud) qui donnera son nom à la rue Cardinale où l’on trouve encore de superbes anciennes vitrines de magasins en bois.
Place Saint Antoine, ce sont des restes de l’ancienne prison de la ville avec son entrée à double porche qui mène vers la Grands Rue. Accueillant une dizaine de prisonniers, elle a fonctionné jusqu’en 1930. Non loin de la cathédrale, se trouve le passage du Van et ses maisons reliées, menant à la place Grenette où se vendait les céréales.
La visite s’est conclue par une surprise de Jean-Paul : La découverte de l’orgue de la cathédrale, construit par Aristide Cavaillé Coll, les plus grand fabricant d’orgues du XIXe siècle. L’instrument est classé pour son buffet et la partie instrumentale. Jean-Paul, organiste émérite, nous a fait une démonstration des possibilités de l’instrument. Cette visite a été l’occasion de montrer aux compagnons que des lieux familiers peuvent toujours réserver des surprises !