sartorie eauSartorie de l'eau

Portique de Tarentaise

Nous aurions voulu le faire exprès, mais ce n’était pas de notre ressort !! Quand nous sommes arrivés à Méribel, il faisait un magnifique soleil sur la neige qui était tombée durant la nuit : des paysages de rêve que beaucoup ont photographiés. Marche dans la neige et traversée du Doron, arrivée devant un superbe chalet de pierres et de bois : non, ce n’est pas un logement ! C’est l’installation d’ultrafiltration d’eau de la vallée de Méribel que nous a fait découvrir Albert Mibord, le responsable technique local. Pas moins de 35 compagnons ont écouté avec une grande attention ses explications.

L’installation, unique en Europe, a été inaugurée en décembre 2014 dans le but de fournir de l’eau potable aux villages de la vallée pour les 30 années à venir. Les besoins de la station nécessitaient une installation capable de fournir de l’eau potable aux habitants et aux touristes de Méribel. En effet, si la distribution d’eau est de 500 000 m3 par an, elle peut atteindre 70 litres/seconde les moments de forte affluence en février.

sartorie eau1En amont, il a fallu effectuer deux forages dans les nappes phréatiques, le puisement dans le Doron ne suffisant pas. Au total, ce sont 58 captages protégés qui existent : ils nécessitent 8 km de protection et 17 ha à entretenir pour éviter la pollution de l’eau.

Le procédé de purification est spécifique : l’eau passe dans des cylindres contenant des membranes en PolyEtherSulfone (dont la surface est égale à la distance Méribel/Milan) à 2,5 barres de pression. Les pores de ces membranes sont de 0,02 microns (soit 10 000 fois moins que les pores de la peau) ce qui permet de retenir même les virus mais de conserver les sels minéraux. Il y a donc aucun ajout de produits chimiques dans l’eau.
Les installations ont coûté 1,9 milliard d’euros en vue de préparer les 30 années à venir et permis à la commune d’obtenir la Marianne d’or de l’environnement.

…Et de la neige

Puis nous nous sommes dirigés vers l’usine de culture de neige de la Chaudanne où Bernard Etiévent, nivoculteur, nous a fait visiter les installations de production de neige. Cinq compresseurs de 450 kilowatt produisent 3600m3 d’air qui mélangé à de l’eau, fabriquent des billes de glace de 0,7 à 0,8 mm. 500 enneigeurs sur les pistes pulvérisent un volume total de 800 000 m3 de neige par an (au total une distance de 800 km sur une largeur de 10 m et une épaisseur de 10 cm). L’eau provient du Doron et de deux retenues collinaires de la station. L’installation est prête à fonctionner dès le 1er novembre quand les conditions météo sont favorables, c’est à dire des températures négatives. Le réseau est géré par une vaste centrale. Une neige qui revient à 1,5 euros le m3 sans le damage. Un prix à payer pour satisfaire les nombreux skieurs de la station.

La journée s’est achevée par un superbe repas gastronomique au restaurant « L’Orée du Bois », où notre compagnon Claude et son épouse Nicole nous ont réservé le meilleur accueil.

Ce sont donc 35 compagnons repus et heureux qui sont redescendus dans la vallée avec de belles images dans la tête.